samedi 28 mai 2011

Software Craftsmanship 2011 - décoiffant!


Je dois dire qu'une conférence où l'on a l'occasion de parler directement avec Gojko Adzic, Steeve Freeman, Michael Feathers, Jason Gorman, etc est forcément passionnante! C'est sans mentionner des sessions d'un très bon niveau où l'on a l'occasion de pair-programmer avec d'autres passionnés! Puis toutes les conversations entre participants.
Voici un petit résumé des sessions auxquelles j'ai assisté.
How object oriented are you feeling today?
Il fallait résoudre un petit problème tout en respectant 9 principes qui mènent infailliblement à un code orienté objet.

Ce que j'aime bien avec les exercices bornés par des règles fortes est que ça permet de sortir de ses habitudes et avoir un inspecteur de code derrière le dos pour nous aider à nous mettre en cause. Aussi lorsqu'une alerte est levée par la violation d'une des règles alors c'est souvent pas important quelle règle a été violée mais signe d'un problème plus profond. Par exemple pendant cette session nous nous sommes trouvés à vouloir avoir 3 collaborateurs (le max étant 2) dans un objet Account: Client, Bank et Money. La banque était nécessaire pour autoriser ou pas un transfert (autorisés uniquement au sein de la même banque). Le problème n'était pas d'avoir un troisième collaborateur, mais que le compte allait gérer trop de choses – le transfer ET la demande de l'autorisation. Une meilleure solution est que la banque autorise le transfert puis délégue le transfert au compte (Single Responsability Principle). Les règles nous ont permis de le voir plus tôt.

Les règles que je compte appliquer strictement au jour le jour
  • first class collections (wrapper chaque collection une classe métier)
  • one level of indentation
Celles que je vais essayer d'appliquer un peu plus
  • no else statements (même pas dans les factories).
  • Wrap all primitives and string in their own class
Détail intéressant, tous les développeurs java à qui j'ai parlé ont adoré, mais j'ai parlé avec deux développeurs Ruby qui trouvaient que ça rendait leur code dégueulasse!


Functional programming with Michael Feathers
Session pas très bien préparée et pas très avancée. Plutôt dirigée sur la question quels éléments de la programmation fonctionnelle devons nous utiliser dans les langages objet. Il a essentiellement montré les expressions lambda (opérations sans état sur collections), avec la conclusion que parfois ça facilite mais parfois elles manquent un peu d'expressivité (même avec un bon nommage).

Bon point : tant que l'interface d'une fonction est pure (pas d'effet de bord, toujours le même résultat pour les mêmes entrées) peu importe si tu utilises la mutabilité à l'intérieure.

J'ai posé la question à Michael Feathers et à Steeve Freeman qui était là aussi « Why should we still develop with object oriented languages today ». C'est une question que je me pose depuis environ un an. Et toutes les réponses que j'ai trouvé sont à mon avis insatisfaisantes (performance, habitude des développeurs, moins de pouvoir = moins de risque) c'est certainement pas parce que l'objet est plus facile à maitriser! J'avais trop hâte de connaître le point de vu de ces cadors. Seulement aucun des deux avaient une réponse à part « I haven't yet seen a project of size written in a functional language ». On manquerait seulement de recul?

Lean code challenge
C'était absolument fabuleux! Chris Parsons a traduit 4 des principes de Lean, (waste, deliver fast, build quality in, customer value) dans un défi ludique de développement.
A travers 6 itérations de 10 minutes nous avons construit un calculateur de prix de panier de fruits avec des stratégies de prix évolutives et franchement changeantes(!). Je ne peux m'empêcher de dire que les stratégies, quoique réalistes, n'étaient absolument pas lean, où il vaut mieux éliminer la complexité que l'automatiser...

Nous avons terminé toutes les exercices et avec un code plus qu'acceptable. Si on n'avait pas fait du TDD j'imagine pas comment on aurait pu y arriver. Bel exemple du ROI sur le TDD en seulement 60 minutes! Gojko Adzic a dit qu'il n'avait commencé le TDD qu'au bout de la deuxième ou troisième itération – avant il ne trouvait pas que c'était utile, intéressant.


L'année prochaine j'y retourne!

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